Bien sûr, nous n’avons pas tous les mêmes affinités avec les mots, mais que sont-ils ?
On pourrait dire un tas de choses avec “des jolies phrases” des mots dont il faut chercher le sens dans un dictionnaire mais est-ce bien cela l’écriture ?
En ce qui me concerne, j’écris parce que cela me fait du bien avant tout, que j’en ressens du plaisir et rien que cela suffit à décrire ce que c’est que d’écrire. Nul besoin de “beaux mots” pour le dire. Ou peut-être juste un seul “Plaisir”.
Vous avez une page blanche et petit à petit elle vous raconte une histoire. Elle devient, cette page blanche, un écran où se déroule un chemin de vie. Des personnages apparaissent, s’en vont, d’autres viennent et sans vous en rendre compte, vous entraînent dans leur vie au point qu’il devient difficile de partir. Vous êtes à côté d’eux pour le meilleur comme pour le pire. Et puis, avec le temps, vous vous mettez à les aimer, ou les haïr.
D’aucuns diraient qu’ils sont une partie de vous-même, mais est-ce bien vrai ? N’est-on pas passé derrière le miroir ? Aurions-nous suivi le lapin blanc ?
Un rêve n’est-il seulement qu’un rêve ? Quand vous y êtes, il est des plus réels n’est-ce pas ? Pour moi, l’écriture c’est le reflet d’un miroir, et ce reflet est aussi réel que vous l’êtes.
MYSTÈRE DE L'ÉCRITURE
Qu'est-ce qui nous pousse à écrire ?
C'est peut-être difficile à dire, ou trop évident.
Lorsque j'ai commencé mon premier roman j'avais une idée bien précise, une vision d'un événement qui me touchait. J’ai alors commencé l'écriture et au bout de quelques pages, je ne sais plus très bien combien, une dizaine peut-être, l'histoire était "terminée".
C'est ce que je croyais. Une question devint vite évidente "Que s'était-il passé avant et après les faits que je relatais dans ces quelques pages" ?
Je me rendais compte que je n'avais qu'un fragment d'une histoire, et ce n'était pas rien car il était le point de départ d'une étonnante aventure, une quête initiatique qui m'emporta toute une année. Il me fallut en effet une année entière pour écrire ce premier roman "Le Marcheur de Lune". La transformation du héros après tous ses périples était-elle "Ma" transformation ?
À peine en avais-je terminé l'écriture qu'une nouvelle idée arrivait. Je n'ai plus arrêté d'écrire depuis. Ce premier roman avait été le départ d'un nouvel espace dans ma vie. Chaque année correspondait à un nouveau manuscrit, parfois deux.
L'écriture ne m'était pourtant pas inconnue car je pratiquais par moments l'écriture automatique. Je laissais venir les mots, j'écoutais leur musique que je transcrivais en direct sur papier.
Je pourrais dire que j'écris comme cela, sans réfléchir. Je décris ce que je vois, j'écris ce que j'entends. Les dialogues sont pour moi un réel plaisir car je les entends. Mieux encore, lorsqu'un personnage d'un de mes romans raconte une histoire, je me prends à l'écouter en même temps que je la tape à l'ordinateur.
Je ne saurais trop dire pourquoi cela est ainsi. J'ai déjà entendu certains auteurs dire à peu près la même chose. L'écriture est pour moi avant tout un plaisir. Peut-être aussi un moyen de s'évader, sûrement. Vivre dans un espace que l'on créait, n'est-ce pas merveilleux ?
Il ne faut pas croire que cet espace est un espace protégé. Vous y retrouvez tout ce qui fait que la vie est la vie. Vous souffrez avec vos personnages, vous riez, vous pleurez, mais avant tout, vous les aimez.
Nuage blanc
Comment s'est écrit "Les vents du silence"
Encore une fois, je me suis laissé guidé. Était-ce par mon imagination ou par ces trois cueilleurs qui se sont trouvés embarqués dans cette folle aventure ?
Là encore, j'ai du mal à répondre. Comme je l'ai déjà dit, cela a commencé par des noms qui me sont arrivés. J'ai aussitôt pris des notes (les noms) car je savais que c'était important. Ensuite, et bien j'ai commencé à écrire. Je ne savais pas où j'allais, je savais juste que c'était trois cueilleurs qui ramassaient des herbes pour leur Chaman.
Je les ai donc suivis sans savoir ce qui allait se passer. Très vite, tout a basculé et j'ai été entraîné avec eux. Comme eux, je ne comprenais pas trop ce qui arrivait et pourquoi cela arrivait. Je souffrais avec eux et plus l'histoire avançait plus je vivais avec eux, près d'eux, j'étais impliqué autant qu'eux.
À aucun moment je n'ai imposé une quelconque vision, j'étais là et je marchais à leurs côtés. Je les entendais parler. Je découvris en même temps qu'eux le sinistre sorcier. Qui il était ? Je n'en avais aucune idée mais je savais une chose, c'était qu'il était très dangereux. Puis il y eut la rencontre avec de grands guerriers de tribus illustres. Il y avait "Nar-an Ghuenar", "Yahta-Nanka", "Ntchaka", "Motcha-Ké", des tribus Ayantchas, Noakan ou autres.
Là encore les noms sont arrivés, ce n'était pas facile car je devais, en écoutant la musique des noms, trouver la bonne orthographe. J'ai fait de mon mieux pour restituer la bonne sonorité. Je pourrais presque dire que je n'ai rien inventé, mais qu'est la réalité finalement ?
Ce monde que j'ai décrit est aussi réel, pour moi, que la réalité où je vis. C'est difficile à expliquer, c'est du domaine du ressenti.
En lisant ce livre, j'espère que vous retrouverez la même magie qui m’a habité en suivant les personnages. J'ai été triste de devoir les quitter, mais je sais qu'ils sont toujours là, en moi, ou dans un ailleurs où il me plairait de retourner.
Le livre est disponible chez "Edilivre". http://www.edilivre.com/catalog/product/view/id/752747/s/les-vents-du-silence-25474e71c7/
Nuage blanc